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Quelle différence si tu apprenais à écrire un peu plus fort et que chaque dimanche au moins tu m’écrives une page ou deux. Tu crois peut-être que je te demande des lettres travaillées, mais point du tout, ce que tu me dirais si j’étais assis à côté de ta table. Que devient Caroline ? Suit-elle les mêmes cours que toi ? Et la bonne Félicie, que fait-elle ? La voilà grande, à cette heure. Je pense que je vais la trouver grande demoiselle lorsque je reviendrai à Gr[enoble]. J’avais l’espérance de t’aller embrasser bientôt, mais voilà qu’elle s’éloigne de plus en plus. Il n’existe plus d’armée d’Italie, mais on laisse en Cisal­pine environ 35.000 hommes ainsi que six généraux de division et douze de bri­gade. Mon général[1] a le choix du com­mandement qu’il voudra. Je crains que cela, ainsi que les apparences de guerre ne l’engagent à rester en Italie. Si nous étions retournés en France, il avait le projet d’aller passer une décade à Pontarlier, sa patrie, j’en aurais profité pour aller vous voir. Si nous restons en Italie, lorsque tout sera bien établi, je demanderai un congé, mais je prévois que cela ne pourra guère arriver avant

  1. Le général Michaud, qui avait choisi Henri Beyle comme aide de camp sur la recommandation de Romain Colomb, cousin de celui-ci.