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ser que quelques sentiments que j'aie, il faut vous écrire une longue lettre pour vous les exprimer, et que cette longue lettre vous paraissant offensante et insi­pide augmente encore mes torts par sa longueur au lieu de vous porter à les pardonner. Le pire des tourments est cependant cette affreuse incertitude ; d'abord, ce qui m'inquiétait, était de savoir si vous souffrirez ma lettre. Il me semble que vous me haïssez, je relis toutes vos lettres en un clin d'ceii, je n'y vois pas la moindre expression, non pas d'amour, je ne suis pas si heureux, mais même de la plus froide amitié. Je n'ai pas même gagné dans votre cœur d'y être comme Lalanne. J'aimerais mieux tout que cela. Ecrivez-moi tout bonne­ment. Ne vous imaginez pas que je vous aie jamais aimé ni que je vous aime ja­mais. Je ne sais pas ce que je ferai, mais au moins je me livrerai franchement à mon désespoir et je cesserai au moins d'être tiraillé sans cesse par le désespoir et de fausses espérances. Rien n'est pire que cela. Aidez-moi, je vous en supplie, à me guérir d'uni amour qui vous im­portune, sans doute, et qui, par là, ne peut faire que mon malheur ; daignez

son ; Beyle lui taisait quelque peu la cour, surtout pour piquer la jalousie de Kélanle. fCt. le Jovmal.)