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13. — A

A SA SŒUR PAULINE

Milan, 10 Nivôse an IX.
[Mercredi, 31 Décembre 1800.]

Tu ne m'écris plus, ma bonne Pauline, ou, pour mieux dire, tu ne m'as jamais écrit. Je ne sais pas cepen­dant comment tu peux encore douter du vif et tendre attachement que j'ai pour toi. Compte bien, je t'en supplie, et tu verras que depuis les féries, tu m'as écrit deux fois. Tu peux croire cependant que dans la grande ville, comme au milieu des marais, tes lettres me sont toujours bien chères. Je compte sur toi pour m'apprendre ce que font Félicie, Gaëtan et Caroline. Celle-ci, qui peint très bien ne m'a écrit que pour me donner le droit de lui faire des reproches. Je suis encore à Milan pour quelques jours et j'en profite pour juger l'excellente musique que l'on nous fait, chaque soir, au Grand Théâtre. J'aurais bien désiré prendre encore deux ou trois mois de clarinette et autant d'italien, pour être ferme, mais je n'ai pas assez de temps pour que cela me puisse être profitable. Quant à la danse, le temps