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12. — A

A SA SŒUR PAULINE ¹ »

[Fin Décembre 1800.]

Ecris-moi donc plus au long ma chère Pauline ; toujours des prétextes pour interrompre ou terminer tes lettres ! Mets-toi donc un peu en train, et accoutume-toi à m'écrire une longue lettre d'une page, mais écris fin, je t'en supplie. Comment depuis le temps que tu apprends à écrire ne sais-tu pas prendre un caractère plus fin ?

Je m'étais douté comme toi que la bêtise de Gaëtan ne ferait que croître et embellir ; mais que veux-tu ? Il faut le supporter, nous ne nous faisons pas nous-mêmes, et il y aurait autant d'absurdité à mépriser un homme parce qu'il a moins d'esprit que nous qu'à s'enorgueillir de ce qu'on a les cheveux blonds, tandis qu'un autre les a noirs. Lis-tu un peu ? Voilà l'essentiel, acquiers des connais­sances d'abord pour elles-mêmes, et en­suite pour apprendre à réfléchir. Il est impossible de songer à paraître avec

1, En-tête du papier : Armée d'Italie.