Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/318

Cette page n’a pas encore été corrigée

cet homme, à qui il n'a manqué que de le vouloir pour être un grand homme.

Occupe-toi des caractères de Flavie et autres. J'ai commencé avec N... l à faire feux des jeunes gens que nous connais­sons. C'est la seule bonne étude qui nous reste. Fais le caractère de tout ce qui t'entoure, Jean, il Zio, Caroline, et autres. Rappelle-toi que je te le recommande comme ia pierre philosophale ; fais-le par amitié pour moi. Apprends, je t'en supplie, Monime, Hermione, le Misanthrope, Cinna, le Métromane, si tu as la Métromanie, le Menteur, etc. Apprends, je t'en supplie '. tu as tout pour être une femme rare, suis ta destinée, et rappelle-toi que, pour la suivre, il faut te cacher aux badauds ; sans cela, ils te tuent à l'entrée comme la mal­heureuse Delphine. Tâche de venir à Paris pour ton mariage ; je te promets le bonheur jusqu'à quatre-vingt-dix-neuf ans, si nous y allons. Aie les yeux sur N... ; donne-toi de la grâce ; songe que la grâce n'est autre chose que de la faiblesse, et qu'une femme qui a l'ànae d'Emilie de Cinna et qui raisonne comme Tracy, n'est

1. 'S. doit désigner ici Louis Crozet.

On trouvera dans les Mélanges de Littérature sous le titre d' c Essais psychologiques ». les portraits et caractères qu'à cette époque Beyle écrivait en collaboration avec Crozet et dont les modèles sont empruntés au milieu des Ponts et Chaussées où vivait alors ce dernier.