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81. — A

A SA SŒUR PAULINE

13 Nivôse an XIII. [Jeudi, S Janvier 1805.]

n lisant ce- soir, ma chère Pauline, les Confessions de Jean-Jacques, non point pour les faits, mais pour le style divin, comme une oreille exercée se plaît à entendre diuinamenie suave d'un instrumenta, j'ai trouvé, page 135, du tome II que, dès qu'il eut élevé un binôme au carré et qu'il eut trouvé que ce carré égalait le carré de la première partie -f- deux fois la première par la seconde -j- le carré de la seconde, il crut s'être trompé, et qu'il le crut jusqu'à ce que la figure le détrompât.

J'ai été étonné de ne jamais avoir approfondi cela, moi qui ai tant étudié et aimé les mathématiques ; mais il me semble qu'on n'approfondit qu'à mesure que l'âge vient ; prends de bonne heure cette utile habitude ; je me suis donc amusé à faire la figure et la décrire sur les pages blanches que j'ai fait mettre à la fin de chaque volume relié, et il m'est venu dans l'idée de t'écrire ça.