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et les nouvelles, quand il y en a. Cepen­dant, tu peux en parler à nos parents, pour ne pas avoir l'air de la réserve ; ils peuvent se tromper sur les moyens de nous rendre heureux ; mais, au fond, ils le veulent. Dis-toi souvent cela, et sur­tout écris-moi. C'est vraiment mal de ne pas me répondre depuis un mois, quand mon pauvre cœur a aussi grand besoin d'amitié. Je ne demande pas de phrases. Tu vois par mes lettres le cas que je fais des fautes contre le français et l'ortho­graphe, divinités des sots.

75. —• A A SA SŒUR PAULINE

An XIII. [1804.]

Tu trouveras dans le monde, ma chère petite, beaucoup d'âmes sèches : ces gens-là n'ont jamais eu dans leur vie un moment de tristesse, de cette tris­tesse onctueuse que nous avons éprouvée souvent ; ils ne sont ordinairement sen­sibles qu'à deux passions, la vanité et l'amour de l'argent. Cette sécheresse vient de l'âme. Il nous arrive souvent, à nous