honorable ou 'déshonorante, ridicule ou belle, de bon ton ou de mauvais ton.
Les passions veulent agir sur leurs contemporains ; leur première étude doit donc être celle des moeurs.
Exactement parlant, chaque ville a ses mœurs ; dans chaque ville, chaque société a les siennes, et enfin chaque homme a les siennes. Voilà la vérité complète ; tu vois donc qu'en France où il y a actuellement trente millions d'hommes (d'individus), il y a trente millions de moeurs différentes ; mais ces mœurs ont des points de ressemblance. La majorité des habitants d'une même ville pense à peu prés la même chose sur le même fait. L'étude des mœurs de notre siècle et celle des meilleures mœurs possibles nous suffisent pour vivre heureux ; l'étude des mœurs des siècles passés n'est qu'un objet de curiosité.
Chaque nation a des mœurs différentes : on peut s'amuser à chercher les mœurs séculaires de chaque peuple, par exemple, les Espagnols, les Allemands, les Français, les Anglais. Quelles étaient les mœurs de ces peuples au XIVe siècle, depuis l'an 1300, le 31 janvier, jusqu'au 31 janvier 1400 (le 31 janvier, en supposant que l'année commençât alors, ce qui n'est pas : elle commençait à Pâques),