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A SA SŒUR PAULINE
Thermidor an XII. {Juillet ou Août 180i.\
Tu ne m'écris pas, toi qui disposes de tous tes moments ; moi qui suis obligé de voler des moments pour travailler, je t'écris. Ce n'est pas un reproche, mais une exhortation. Donne-moi des détails de six pages sur tes occupations : Gaétan m'a envoyé un journal des siennes qui m'a fort amusé ; juge, venant de toi !
Envoie-moi vite trois ou quatre caractères peints par les faits ; raconte-les exactement, ensuite tire les conséquences. Cette méthode se nomme analyse, c'est la bonne.
Mon grand-père m'a écrit une longue lettre sur toi, par M. de Lavalette ; il est très content de toi au manque de confiance près ; il finit par ces mots : « Elle est gaie, bonne, obligeante ; elle a de jolies idées, il faut qu'elle s'y livre. » Cela est vrai ; acquiers le plus que tu pourras une conversation fleurie et aimable. Cela