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apprendre une étrangère. Je désirerais que tu pus tellement combiner tes affaires que tu pus en apprendre une, l'italienne, par exemple, dans les derniers mois de l'an IX. Une chose dont tu dois bien sentir la nécessité, c'est l'étude de l'his­toire. C'est la base des conversations et rien ne forme davantage le jugement. Je désirerais aussi que tu pus apprendre le dessin, bien autrement nécessaire qu'une belle plume ; on a beau dire, cette dernière ne peut s'acquérir que par le grand usage et, certes, tu ne seras jamais obligée d'écrire comme un commis. Je désirerais donc que l'année prochaine tu apprisses le dessin, l'histoire et l'arithmétique, science absolument nécessaire ; tu pourras lui donner les premiers mois de l'année, et, vers le commencement de messidor, la remplacer par l'étude de la langue ita­lienne. Je suis persuadé qu'en huit mois de mathématiques tu en sauras tout ce qui est nécessaire à une femme, et les trois mois d'italien te prépareraient à approfondir cette langue dans l'an X. Bien entendu que tu continueras toujours le piano. Parle de tout cela au papa. Je ne sais s'il pourra tout faire, soit que vous conveniez d'avoir une partie de ces maîtres ou tous. Songe combien de privations il s'impose pour nous et rends-les lui moins

Correspondance. — I