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nous ont empêchés de le nommer candi­dat s. Je dis nous, car j'étais aussi enflam­mé que mon père et mon grand-père qui étaient électeurs. Laissez faire ; si on y revient, comme il le semble, nous vous montrerons ce que peut l'amour-propre humilié dans des cœurs généreux.

Si vous avez quelques espérances qui puissent être confiées à un ami discret, faites-moi cette grâce. Je serais bien charmé de pouvoir espérer de vous voir ici. Si vous venez avant cet hiver, nous courrons ensemble. Ne vous faites-vous pas une bien jolie image d'un carnaval à Paris ? Pour moi, j'en suis fou. Venez donc, nous valserons dans le même bal. Avec votre esprit si fin, vous observerez toutes les mères et nous rirons un peu de ces petites Parisiennes qui sont si abordables.

Vous n'avez pas d'idée combien je fais de découvertes dans ce pays. J'arrive seu­lement ; les autres fois j'avais des yeux pour ne lien voir. Venez vite, nous rirons bien.

Actuellement, tout le monde va les jeudis au Ranelagh ; on fait un tour de valse, et de là à Fracasti qui, les jeudis et presque tous les jours, dans ces grandes chaleurs est sublime. Donnez-moi quel-

1. Voir lettre du 15 décembre 1803.