faire des visites, non pour affaires, mais pour parler avec ceux qu'il rencontre : de quoi ? il n'en sait rien lui-même en sortant. Il jase de ce dont on jase, A quatre heures, ii rentre, va dîner, revient, s'habille, va au spectacle de sept heures à neuf heures et demie, sort après la première pièce, met des culottes de peau, des bas de soie, un triple jabot et va aux thés, jusqu'à minuit, une heure, restant où il s'amuse, filant dès que ce qui l'environne l'ennuie.
Mais il ménage toujours la vanité, passion universelle ; même en filant par ennui, il a l'air de se faire violence. Quand ses soirées l'ennuient, ii va à onze heures à Frascati, jardin où l'on prend des glaces et où il ne se trouve pas que des gens du bon ton. Il y a peut-être, dans ce grand Paris, mille jeunes gens élégants ; ils se connaissent tous de vue, et encore plus à la tournure : le sot peut, avec vingt-cinq louis, se bien vêtir ; mais, en le voyant à cinquante pas devant moi et par derrière, je dirai : « Cet homme-là n'est pas du monde. »
Il y aurait cinquante pages à dire là-dessus.
— Comment reconnaître la bonne compagnie ? me diras-tu, toutes se nomment ainsi.
— A l'art avec lequel on ménage la