Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

gage à aller passer la semaine prochaine à Clamart, où l'abbé Delille sera. Je vois que, pour peu que je reste encore ici, toutes mes connaissances, surtout Mme de N[ardon] m'obligeront à aller les voir à la campagne et une fois arrivé m'y feront passer ma vie. Je dépenserai beaucoup cet été et peut-être plus que cet hiver. J'aime donc mieux, si tu le trouves bon, m'en aller économiser cinq mois à Claix, là je ne dépenserai absolument rien, et par là je pourrai aller en société l'hiver prochain. J'ai été on ne peut pas plus satisfait de mes connaissances de cet hiver-ci, tout le monde m'a marqué en partant pour la campagne le plus vif désir de m'avoir l'hiver prochain, et je suis déjà invité à trois bals par semaine. La seule raison qui me retiendrait ici à cette heure que mes amis sont partis serait mon maître de danse, mais je sens que ne ne ferais pas de grands progrès et que je serais plus souvent à courir les grandes routes qu'à Paris, et il vaut mieux s'ôter les moyens de faillir que d'être ennuyé pendant deux jours lorsqu'il faut demander de l'argent. J'ai soif de la campagne et je sens que je ne pourrais jamais résister à Mme de N[ardon] qui m'a invité pour tous les dimanches. Elle rassemble chez elle, ce jour là sa société d'hiver. Cette société