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thode que je t'ai envoyée et qui est celle du judicieux Dumarsais ; elle est con­forme à la nature. Au reste, je ne dois pas te dissimuler que l'étude la plus difficile que je connaisse est celle de la grammaire.

Caroline apprend-elle l'italien ?

Je te recommande toujours de te péné­trer de la lecture de Corneille et de Racine : tâche de te pénétrer de la grandeur des caractères de Cinna, Auguste, le Cid, Ho­race père et fils, Gléopâtre, Oreste, Her-mione, Achille. Tu sais sans doute :

Jamais contre un tyran entreprise conçue....

et le morceau d'Iphigénie. Je t'en indi­querai d'autres à apprendre.

Les fables de La Fontaine t'amusent-elles ? Découvres-tu leur sens profond? Je serais bien aise que tu apprisses les Animaux malades de la peste.

Lis souvent l'Art poétique, de Boileau: prie le grand-papa de t'expliquer ce que tu ne comprendras pas. Tu pourrais apprendre par cœur la description des âges de l'homme. Ce n'est qu'en sachant quelques centaines de bons vers qu'on peut acquérir de l'oreille : la poésie res­semble beaucoup à la musique.

J'espère te faire expliquer, cet automne, les sublimes tragédies d'Alfieri ; je te