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je ne sais quel carabin qui l'a épousée. R... a épousé Mlle M..., celle dont il disait tant d'horreurs il y a un an. Une demoi­selle que vous avez peut-être connue et qui avait deux amants, tous deux hommes de beaucoup d'esprit, a formé le projet de se laisser mourir de douleur, depuis que l'un des deux s'est laissé mourir de la fièvre. Si j'avais l'honneur d'être l'amant restant, je me croirais obligé d'aller en poste consoler la belle affligée ; il est beau de n'être même que successeur quand c'est dans un si beau poste.

Adieu, mon cher Mounier ; vous voyez que je suis exact, je veux réparer le temps perdu. Je n'ai rien reçu de vous depuis quatre mois ; dites-moi où vous m'avez adressé votre précédente lettre, et de grâce venez avec nous à Grenoble en fruc­tidor.

Avez-vous des nouvelles de la belle Caroline ?

Comment se porte votre sabre ? En avez-vous fait usage depuis moi ?

H. B.