Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/115

Cette page n’a pas encore été corrigée

ton maître y résiste, il est un imposteur qui t'apprend ce qu'il ne sait pas ; alors, il sera obligé d'étudier lui-même les quatre octaves du Tasse, il n'y a pas de mal à cela. Voilà comment je compte te faire travailler cet automne. Caroline apprend-elle aussi l'italien ? Je le voudrais bien ; inspire-lui-en l'envie, et dis-lui de m'écrire beaucoup plus souvent ; lis-lui mes lettres, si tu penses qu'elles puissent lui être utiles. Tâche de la faire penser. Tu apprendras toi-même en instruisant. Il y a quatre ans, j'appris les mathéma­tiques en les montrant à X...

En général, je ne saurais trop vous répéter : N'ayez aucun préjugé, c'est-à-dire ne croyez jamais rien parce qu'un autre vous l'a dit, mais parce qu'on vous l'a prouvé ; car l'homme qui te dit une chose peut se tromper lui-même et encore plus vouloir te tromper; en tout, cher­chons la vérité, il n'y a qu'elle qui dure ; j'aime mieux que tu saches une vérité de plus que d'avoir lu dix volumes d'his­toire.

Lis les grands hommes de Plutarque, de Dacier ; cela se trouve partout, de même que la Jérusalem, qui te sera néces­saire pour ton travail. S'il n'y en avait point à Grenoble, prie notre papa de t'en faire venir une en quatre volumes