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35 — À

A SA SŒUR PAULINE

Paris [21 ou 28] février 1803,

a chère Pauline, en général, pour bien faire le plus, il faut savoir faire le moins. Ainsi, pour bien marcher, il faut savoir danser ; pour avoir un son de voix agréable, il faut savoir chanter ; de même, pour bien lire les vers, il faut savoir un peu déclamer. Je te prie donc, ainsi que Caroline, de chercher dans les œuvres du grand Corneille sa sublime tragédie de Cinna et d'apprendre par cœur le récit que Cinna vient faire à Emilie, de la manière dont il a ourdi la conspiration contre Auguste. C'est un morceau qui, outre qu'il est très bon à déclamer, te donnera une juste idée des proscriptions des triumvirs, qu'on cite si souvent et qu'on connaît si peu.

Tu chercheras aussi Andromaque, tu prendras la scène huitième du troisième acte, tu commenceras à ce vers :

Dois-Je les oublier s'il ne s'en souvient plus 1

et tu apprendras le reste du rôle d'Andro­maque dans cette scène.