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malheureux qu’elle porte dans son sein, il faut pouvoir le baptiser.

A quoi le comte d’Aliffe répondit :

— Vous savez que je dois aller à Rome, et je ne veux pas y paraître avec ce masque sur le visage (avec cet affront non vengé).

A peine la duchesse fut-elle morte, que les deux capucins insistèrent pour qu’on l’ouvrît sans retard, afin de pouvoir donner le baptême à l’enfant ; mais le comte et D. Léonard n’écoutèrent pas leurs prières.

Le lendemain la duchesse fut enterrée dans l’église du lieu, avec une sorte de pompe (j’ai lu le procès-verbal). Cet événement, dont la nouvelle se répandit aussitôt, fit peu d’impression, on s’y attendait depuis longtemps ; on avait plusieurs fois annoncé la nouvelle de cette mort à Gallese et à Rome, et d’ailleurs un assassinat hors de la ville et dans un moment de siège vacant n’avait rien d’extraordinaire. Le conclave qui suivit la mort de Paul IV fut très orageux, il ne dura pas moins de quatre mois.

Le 26 décembre 1559, le pauvre cardinal Carlo Carafa fut obligé de concourir à l’élection d’un cardinal porté par l’Espagne et qui par conséquent ne pourrait se refuser à aucune des rigueurs que Philippe II demanderait contre lui cardinal Carafa. Le nouvel élu prit le nom de Pie IV.

Si le cardinal n’avait pas été exilé au moment de la mort de son oncle, il eût été maître de l’élection, ou du moins