cardinal Carafa qui, bien que cadet du duc de Palliano, était, dans le fait, le véritable chef de la famille.
La duchesse avait cédé depuis quelque temps à la passion de Capecce, lorsqu’un beau jour on ne trouva plus Domitien Fornari dans le village où était relégué la cour du marquis de Montebello. Il avait disparu : on sut plus tard qu’il s’était embarqué dans le petit port de Nettuno ; sans doute il avait changé de nom, et jamais depuis on n’eut de ses nouvelles.
Qui pourrait peindre le désespoir de Diane ? Après avoir écouté avec bonté ses plaintes contre le destin, un jour la duchesse de Palliano lui laissa deviner que ce sujet de discours lui semblait épuisé. Diane se voyait méprisée par son amant ; son cœur était en proie aux mouvements les plus cruels ; elle tira la plus étrange conséquence de l’instant d’ennui que la duchesse avait éprouvé en entendant la répétition de ses plaintes. Diane se persuada que c’était la duchesse qui avait engagé Domitien Fornari à la quitter pour toujours, et qui, de plus, lui avait fourni les moyens de voyager. Cette idée folle n’était appuyée que sur quelques remontrances que jadis la duchesse lui avait adressées. Le soupçon fut bientôt suivi de la vengeance. Elle demanda une audience au duc et lui raconta tout ce qui se passait entre sa femme et Marcel. Le duc refusa d’y ajouter foi.
— Songez, lui dit-il, que depuis quinze ans je n’ai pas eu le moindre reproche à faire à la duchesse ; elle a résisté aux séductions de la cour et à l’entraînement de la position brillante que nous