de Castro, elle apprit que depuis plusieurs mois son ami le cardinal Santi-Quatro avait beaucoup d’humeur : il voulait marier sa nièce à don Octave Colonna, fils aîné du prince Fabrice, dont il a été parlé si souvent dans la présente histoire. Le prince lui offrait son second fils don Lorenzo, parce que, pour arranger sa fortune, étrangement compromise par la guerre que le roi de Naples et le pape, enfin d’accord, faisaient aux brigands de la Faggiola, il fallait que la femme de son fils aîné apportât une dot de 600,000 piastres (3,210,000 francs) dans la maison Colonna. Or, le cardinal Santi-Quatro, même en déshéritant de la façon la plus ridicule tous ses autres parens, ne pouvait offrir qu’une fortune de 380 ou 400,000 écus.
Victoire Carafa passa la soirée et une partie de la nuit à se faire confirmer ces faits par tous les amis du vieux Santi-Quatro. Le lendemain, dès sept heures, elle se fit annoncer chez le vieux cardinal.
— Éminence, lui dit-elle, nous sommes bien vieux tous les deux ; il est inutile de chercher à nous tromper, en donnant de beaux noms à des choses qui ne sont pas belles ; je viens vous proposer une folie : tout ce que ; je puis dire pour elle c’est qu’elle n’est pas odieuse ; mais j’avouerai que je la trouve souverainement ridicule. Lorsqu’on traitait le mariage de don Octave Colonna avec ma fille Hélène, j’ai pris de l’amitié pour ce jeune homme, et le jour de son mariage je vous remettrai 200,000 piastres en terres ou en argent, que je vous prierai de lui faire tenir. Mais pour qu’une pauvre veuve telle