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Carafa. Le nouvel élu prit le nom de Pie IV[1].

Si le cardinal n’avait pas été exilé au moment de la mort de son oncle, il eût été maître de l’élection, ou du moins aurait été en mesure d’empêcher la nomination d’un ennemi.

Peu après, on arrêta le cardinal ainsi que le duc ; l’ordre de Philippe II était évidemment de les faire périr. Ils eurent à répondre sur quatorze chefs d’accusation. On interrogea tous ceux qui pouvaient donner des lumières sur ces quatorze chefs. Ce procès, fort bien fait, se compose de deux volumes in-folio, que j’ai lus avec beaucoup d’intérêt, parce qu’on y rencontre à chaque page des détails de mœurs que les historiens n’ont point trouvés dignes de la majesté de l’histoire. J’y ai remarqué des détails fort pittoresques sur une tentative d’assassinat dirigée par le parti espagnol contre le cardinal Carafa, alors ministre tout-puissant.

Du reste, lui et son frère furent condamnés pour des crimes qui n’en auraient pas été pour tout autre, par exemple, avoir donné la mort à l’amant d’une femme infidèle et à cette femme elle-même. Quelques années plus tard, le prince Orsini épousa la sœur du grand-duc de Toscane,

  1. « Le pape suivant ennemi des Carafa » (Note de Stendhal sur le manuscrit italien.)