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Le 28 août 1559, le duc envoya à Gallese deux compagnies de soldats. Le 30, D. Léonard del Cardine, parent du duc, et D. Ferrant, comte d’Aliffe, frère de la duchesse, arrivèrent à Gallese, et vinrent dans les appartements de la duchesse pour lui ôter la vie. Ils lui annoncèrent la mort, elle apprit cette nouvelle sans la moindre altération. Elle voulut d’abord se confesser et entendre la sainte messe. Puis, ces deux seigneurs s’approchant d’elle, elle remarqua qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux. Elle demanda s’il y avait un ordre du duc son mari pour la faire mourir.

— Oui, madame, répondit D. Léonard.

La duchesse demanda à le voir ; D. Ferrant le lui montra.

(Je trouve dans le procès du duc de Palliano la déposition des moines qui assistèrent à ce terrible événement[1]. Ces dépositions sont très-supérieures à celles des autres témoins, ce qui provient, ce me semble, de ce que les moines étaient exempts de crainte en parlant devant la justice, tandis que tous les autres témoins avaient été plus ou moins complices de leur maître.)

Le frère Antoine de Pavie, capucin, déposa en ces termes :

  1. Les dépositions des moines apprennent quelque chose. (Note de Stendhal sur le manuscrit italien.)