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D. Léonard. La duchesse envoyait tous les matins savoir des nouvelles de Marcel ; elle lui faisait tenir de petits cadeaux, et, entre autres choses, des confitures préparées avec beaucoup de soin et fort chères ; j’ai vu à Marcel de petites chaînes d’or d’un travail merveilleux qu’il tenait évidemment de la duchesse.

Après cette déposition, le capitaine fut renvoyé en prison. On amena le portier de la duchesse, qui dit ne rien savoir ; on le lia à la corde, et il fut élevé en l’air. Après une demi-heure il dit :

— Descendez-moi, je dirai ce que je sais.

Une fois à terre, il prétendit ne rien savoir ; on l’éleva de nouveau. Après une demi-heure on le descendit ; il expliqua qu’il y avait peu de temps qu’il était attaché au service particulier de la duchesse. Comme il était possible que cet homme ne sût rien, on le renvoya en prison. Toutes ces choses avaient pris beaucoup de temps à cause des gardes que l’on faisait sortir à chaque fois. On voulait que les gardes crussent qu’il s’agissait d’une tentative d’empoisonnement avec le venin extrait des crapauds.

La nuit était déjà fort avancée quand le duc fit venir Marcel Capecce. Les gardes sortis et la porte dûment fermée à clef :

— Qu’avez-vous à faire, lui dit-il, dans