Après cette revue rapide de tous les personnages de cette horrible scène, quel ne fut pas le ravissement du duc lorsqu’il aperçut Rosalinde assise sur une chaise de paille, à six pas derrière les trois confesseurs. Par une imprudence bien singulière, il s’approcha d’elle et lui dit en la tutoyant :
— As-tu pris du poison ?
— Non, et je n’en prendrai pas, lui dit-elle avec assez de sang-froid ; je ne veux pas imiter ces filles imprudentes.
— Madame, vous êtes sauvée ; je vais vous conduire chez la reine.
— J’ose espérer, monsieur le duc, que vous n’oublierez point les droits du présidial de monseigneur l’archevêque, dit l’abbé Cybo, assis sur son fauteuil.
Le duc, comprenant à qui il avait affaire, alla se mettre à genoux devant l’autel et dit à l’abbé Cybo :
— Monsieur le chanoine grand vicaire, suivant le dernier concordat, de pareilles sentences ne sont exécutoires qu’autant que le roi les a revêtues de sa signature.
L’abbé Cybo se hâta de répondre avec aigreur :
— Monsieur le duc se livre ici à un jugement téméraire : les pécheresses ici présentes ont été légalement condamnées, convaincues de sacrilège ; mais l’Église ne