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— Je vais désorganiser le gouvernement de l’archevêque, dit le roi, en faisant appeler ici au palais et en le retenant jusqu’au soir le chanoine Cybo qui, à son audience de dimanche, m’a demandé la grâce de son neveu qui vient de tuer un paysan.

Le roi passa dans son cabinet pour donner des ordres.

— Duc, es-tu sûr de sauver Rosalinde ? dit la reine à Vargas.

— Avec un homme tel que l’archevêque, je ne suis sûr de rien.

— Tanucci a donc bien raison de nous débarrasser de cet homme en le faisant cardinal.

— Oui, dit le duc, mais il faudrait le laisser ambassadeur à Rome pour nous en débarrasser ici, et dans ce poste d’ambassadeur il nous jouerait de bien pires tours là qu’ici.

Le roi étant rentré après cet entretien rapide, on commença une longue délibération à la suite de laquelle le duc de Vargas obtint la permission d’aller sur-le-champ au couvent de San Petito savoir des nouvelles, au nom de la reine, de la jeune Rosalinde des princes de Bissignano, que l’on disait à la mort. Avant de monter au couvent, le duc eut soin de passer chez la princesse Dona Ferdinanda, de laquelle