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— Je jure sur la Vierge de ne demander aucune sorte d’aumône à Son Excellence. Monsieur le duc connaîtra, par ce diamant, le nom de la personne de la part de laquelle je me présente.

Toutes ces circonstances excitèrent au plus haut degré la curiosité du duc, qui se hâta d’expédier les trois ou quatre personnes du premier rang qui se trouvaient à son audience ; puis, avec une politesse noble et vraiment espagnole, il demanda la permission aux simples officiers de recevoir avant eux une pauvre religieuse qui ne lui était nullement connue.

À peine la sœur converse se vit-elle dans le cabinet du duc, seule avec lui, qu’elle se mit à genoux.

— La pauvre sœur Scolastica est arrivée au dernier degré du malheur. Tout le monde paraît déchaîné contre elle. Elle m’a chargé de laisser entre les mains de Votre Excellence cette belle bague. Elle dit que vous connaissez la personne qui la lui donna dans des temps plus heureux. Vous pourriez, par le secours de cette personne, obtenir pour quelque personne de votre confiance l’autorisation de venir voir la sœur Scolastica ; mais, comme elle se trouve dans l’in pace della morte, il faudrait obtenir une permission particulière de monseigneur l’archevêque.