Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/271

Cette page a été validée par deux contributeurs.

douceur de Scolastique, eut peur de lui déplaire par cette violence. Contre l’avis de l’Espagnol, qui lui répétait ces mots : « Monseigneur, nous perdons du temps, et nous n’en serons que d’autant plus obligés à en venir au sang », Gennarino s’obstina à ouvrir tous les puits et à appeler.

Enfin, après plus de trois quarts d’heure d’essais infructueux, un faible cri de Deo gratias répondit à ses cris. Don Gennarino se précipita dans un escalier tournant qui avait plus de quatre-vingts marches ; et ces marches, taillées dans la roche tendre et fort usées, étaient fort difficiles à descendre et formaient presque un sentier fort en pente.

La sœur Scolastique, qui n’avait pas vu la lumière depuis trente-sept jours, c’est-à-dire depuis celui de la confrontation avec Gennarino, fut éblouie par la petite lampe que portait l’Espagnol. Elle ne comprenait rien à ce qui lui arrivait ; enfin, lorsqu’elle reconnut Don Gennarino, couvert de boue et de beaucoup de taches de sang, elle s’évanouit en se jetant dans ses bras.

Cet accident consternait le jeune homme.

— Il n’y a pas de temps à perdre, s’écria l’Espagnol, plus expérimenté.

Ils prirent à deux la sœur Scolastique, profondément évanouie, et eurent beaucoup de peine à la remonter le long de cet