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Il se trouva que les deux sœurs converses chargées de descendre toutes les vingt-quatre heures à la sœur Scolastique le pain et la cruche d’eau que le couvent lui accordait, avaient eu peur cette nuit-là et avaient mis les verrous à des portes énormes garnies de fer que Gennarino avait pensé pouvoir ouvrir avec des crochets ou des fausses clefs. Le déserteur espagnol, habile à grimper le long des murs, l’aida à parvenir jusqu’au toit du pavillon qui recouvrait les puits creusés dans le roc de l’Arenella qui formaient l’in pace du couvent de San Petito.

La terreur des sœurs converses n’en fut que plus grande lorsqu’elles virent descendre de l’étage supérieur ces deux hommes couverts de boue qui se précipitèrent sur elles, les bâillonnèrent et les attachèrent.

Il restait à pénétrer dans l’in pace, ce qui n’était pas chose facile. Gennarino avait bien pris aux sœurs converses un énorme trousseau de clefs ; mais il y avait plusieurs puits, tous également fermés par des trappes, et les sœurs converses se refusèrent à indiquer celui dans lequel la sœur Scolastique était enfermée. L’Espagnol tirait déjà son poignard pour les piquer et les faire parler, mais Don Gennarino, qui connaissait le caractère d’extrême