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d’avoir pénétré de nuit dans le couvent de San Petito où, comme vous le savez, les plus grands seigneurs de Naples ont leurs maîtresses et sont bien plus que soupçonnés de pénétrer, les amis de Don Gennarino, dis-je, offrent mille ducats à mon mari pour le laisser échapper. Mon mari sera mis en prison pour quinze jours ou un mois ; nous vous demandons votre protection afin qu’il ne soit pas destitué et qu’on lui rende sa place au bout de quelque temps.

Le protecteur trouva commode cette façon d’accorder une gratification considérable, et consentit.

Ce ne fut pas[1] le seul service que le jeune prisonnier reçut de ses amis. Ils avaient tous des parentes dans le couvent de San Petito ; ils redoublèrent d’affection pour elles et tinrent Don Gennarino parfaitement informé de tout ce qui arrivait à la sœur Scolastique.

Il résulta de leurs bons offices qu’une nuit de tempête, vers les une heure du matin, dans un moment où les vents furieux et une pluie à verse semblaient se disputer l’empire des rues de Naples, Gennarino sortit de sa prison tout simplement par la porte, le geôlier s’étant chargé de dégrader

  1. Nous suivons ici une version du 15 mars 1842. N. D. L. É.