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veau de répondre ; on l’envoya dans une chambre dont la fenêtre unique donnait contre un mur fort élevé. Là, elle fut obligée à un silence absolu et gardée à vue par deux sœurs converses.

L’étrange accident survenu dans le couvent de San Petito, où toutes les grandes familles de Naples avaient des parents, fut bientôt public. L’archevêque demanda un rapport à l’abbesse, qui raconta les choses en les atténuant, afin de ne pas compromettre le noble couvent.

Comme la famille du prince de Bissignano touchait à tout ce qu’il y avait de plus grand dans le royaume, l’archevêque, qui pouvait renvoyer le procès à sa cour archiépiscopale (curia archivescovile), crut devoir aller prendre les ordres du roi. Ce prince, ami de l’ordre, devint furieux au récit que lui fit l’archevêque ; et l’on a remarqué depuis que le duc Vargas del Pardo, qui se trouvait présent lors de l’audience accordée à l’archevêque, entendant parler des déportements d’une religieuse nommée Dona Scolastica, à lui inconnue, conseilla au jeune prince une grande sévérité.

— Que votre Majesté se rappelle toujours que qui ne craint pas Dieu ne craint pas son roi !

À son retour du palais, l’archevêque