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beau jeune homme ? s’écria Don Gennarino en riant.

— Vous connaissez bien l’abbesse de Castro Pignano ! s’écria-t-on de toutes parts. Elle serait bien femme à souffrir de tels abus ! Le seigneur Beppo a dû prouver qu’il avait plus de soixante-dix ans ; il sortait de chez le marquis de Las Flores, qui a ce beau jardin à Ceri.

Gennarino sauta de joie.

— Qu’avez-vous donc ? lui dirent ses nouveaux amis.

— Ce n’est rien ; je suis si fatigué !

Il avait reconnu dans le seigneur Beppo un ancien jardinier de son père. Il s’enquit adroitement pendant le reste de la soirée du logement de ce seigneur Beppo, jardinier en chef, et de la façon dont on pouvait le voir.

Il le vit en effet dès le lendemain ; le vieux jardinier pleura de joie en reconnaissant le cadet des enfants de son maître, le marquis de Las Flores, qu’il avait si souvent porté dans ses bras et n’eut rien à lui refuser. Gennarino se plaignit de l’avarice de son père et fit entendre que cent ducats le tireraient d’un embarras extrême.

Deux jours après, la novice Rosalinde, que maintenant l’on appelait la sœur Scolastique, se promenait seule dans le