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chevaux à un inconnu sur la grande route du Vésuve, à laquelle Don Gennarino avait eu l’imprudence de se livrer, personne n’eût eu l’idée de rappeler les particularités de la bataille de Velletri, que le roi avait le tort de rappeler un peu trop souvent dans ses allocutions aux troupes.

Le roi avait ordonné au jeune sous-lieutenant Don Gennarino d’aller visiter son haras de *** et de lui faire connaître le nombre de chevaux tout noirs qu’on pourrait en tirer pour un nouvel escadron de chevau-légers de la reine qu’il formait alors.

Les tempêtes domestiques que l’humeur tenace de la princesse Dona Ferdinanda avait causées dans la famille du prince de Bissignano avaient mal disposé ce vieillard, déjà fort irrité du manque d’état de ses trois fils. L’histoire du diamant emprunté à son écrin et non remplacé avait aussi laissé beaucoup d’humeur à la princesse, et comme elle supposait que son mari ne serait pas fâché de faire croire à ses amis du clergé qu’il avait la main forcée par la faveur extraordinaire dont la jeune reine poursuivait sa femme, et qu’il voulait tirer parti de cet incident pour engager la princesse à solliciter de l’emploi pour ses beaux-fils, la princesse profita de la première visite du matin que lui fit Don Gennarino au moment même où il