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tentèrent de surprendre dans le palais Ginetti, qu’il habitait, notre grand Don Carlos.

» C’est un moine qui passe pour avoir écrit l’anecdote dont vous parlez. La jeune religieuse que l’on désigne par le nom de Suora Scolastica appartenait à la famille du duc de Bissignano. Le même écrivain fait preuve d’une haine passionnée pour l’archevêque d’alors, grand politique qui fit agir dans toute cette affaire le chanoine Cybo. Peut-être le moine était-il un protégé du jeune Don Gennarino, des marquis de Las Flores, qui passe pour avoir disputé le cœur de Rosalinde à Don Carlos lui-même, roi fort galant, et au vieux duc Vargas del Pardo, qui passe pour avoir été le seigneur le plus riche de son temps. Il y avait sans doute, dans l’histoire de cette catastrophe, des choses qui pouvaient profondément offenser quelque personnage encore puissant en 1750, époque où l’on croit que le moine écrivit, car il se garde bien de conter net. Son verbiage est étonnant ; il s’exprime toujours par des maximes générales, sans doute d’une moralité parfaite, mais qui n’apprennent rien. Souvent, il faut fermer le manuscrit pour réfléchir à ce que le bon père a voulu dire. Par exemple, lorsqu’il arrive à la mort de Don Gennarino, à