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ménager l’amour-propre du féroce Don César, son prédécesseur, en rompant avec lui. »

Dès son entrée dans le parloir, Félize comprit que l’abbesse avait eu la faiblesse de parler au vicaire du grand-duc de l’amour qu’elle avait pour lui ; les façons du sage Buondelmonte en étaient toutes changées. Ce fut d’abord un grand sujet de rougeur et d’embarras pour Félize. Sans s’en apercevoir précisément, elle fut charmante pendant le long entretien qu’elle eut avec le comte, mais elle n’avoua rien. L’abbesse ne savait exactement rien que ce qu’elle avait vu et encore, suivant toute apparence, mal vu. Céliane et Fabienne n’avouaient rien. Le comte était fort embarrassé. « Si j’interroge les caméristes nobles et les domestiques, c’est la même chose que donner accès à l’évêque dans cette affaire. Elles parleront à leur confesseur et nous voici avec l’inquisition dans le couvent. »

Le comte, fort inquiet, revint tous les jours à Sainte Riparata. Il prit le parti d’interroger toutes les religieuses, puis toutes les caméristes nobles, enfin toutes les personnes de service. Il découvrit la vérité sur un infanticide qui avait eu lieu trois ans auparavant et dont l’official [de la] cour de justice ecclésiastique, présidée