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osa haïr le roi le plus puissant du monde (Philippe II, roi d’Espagne et des Indes), et lui donna des preuves de sa haine. Quant au troisième neveu du nouveau pape, don Antonio Carafa, comme il était marié, le pape le fit marquis de Montebello. Enfin il entreprit de donner pour femme à François, Dauphin de France et fils du roi Henri II, une fille que son frère avait eue d’un second mariage ; Paul IV prétendait lui assigner pour dot le royaume de Naples, qu’on aurait enlevé à Philippe II, roi d’Espagne. La famille Carafa haïssait ce roi puissant, lequel, aidé des fautes de cette famille, parvint à l’exterminer, comme vous le verrez.

Depuis qu’il était monté sur le trône de saint Pierre, le plus puissant du monde, et qui, à cette époque, éclipsait même l’illustre monarque des Espagnes, Paul IV, ainsi qu’on l’a vu chez la plupart de ses successeurs, donnait l’exemple de toutes les vertus. Ce fut un grand pape et un grand saint ; il s’appliquait à réformer les abus dans l’Église et à éloigner par ce moyen le concile général, qu’on demandait de toutes parts à la cour de Rome, et qu’une sage politique ne permettait pas d’accorder.

Suivant l’usage de ce temps trop oublié du nôtre, et qui ne permettait pas à un