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Rodéric et Lancelot. Elle leur portait aussi une somme d’argent, avec laquelle ils environnèrent d’espions Lorenzo B. et Pierre-Antoine D., l’amant de Céliane. Ces deux jeunes gens des plus nobles et des plus à la mode de la ville entraient la même nuit au couvent. Cette entreprise était devenue beaucoup plus difficile depuis le règne du cardinal grand duc. En dernier lieu l’abbesse Virgilia avait obtenu du comte Buondelmonte qu’une sentinelle serait placée devant la porte de service du jardin laquelle donnait sur un espace désert derrière le rempart du nord.

Livia, la camériste noble, venait tous les jours rendre compte à Félize et à Rodelinde des préparatifs de l’attaque méditée contre les amants de Céliane et de Fabienne. Les préparatifs ne durèrent pas moins de six semaines. Il s’agissait de deviner la nuit que Lorenzo et Pierre-Antoine choisiraient pour venir au couvent, et, depuis le nouveau règne, qui s’annonçait avec beaucoup de sévérité, la prudence redoublait pour les entreprises de ce genre. D’ailleurs, Livia trouvait de grandes difficultés auprès de Rodéric. Il s’était fort bien aperçu de la tiédeur de Félize, et finit par refuser nettement de s’employer à la venger sur les amours de Fabienne et de Céliane, si elle ne consen-