Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et le jeune cardinal ne l’avait jamais vue qu’en présence de deux ou trois femmes dévouées à la noble famille Respuccio, à laquelle appartenait cette singulière maîtresse d’un jeune prince du sang.

Le grand-duc François était mort le 19 octobre 1587 sur le soir. Le 20 octobre avant midi, les plus grands seigneurs de sa cour, et les négociants les plus riches (car il faut se rappeler que les Médicis n’avaient été dans l’origine que des négociants ; leurs parents et les personnages les plus influents de la Cour étaient encore engagés dans le commerce, ce qui empêchait ces courtisans d’être tout à fait aussi absurdes que leurs collègues des cours contemporaines) — les premiers courtisans, les négociants les plus riches se rendirent, le 20 octobre au matin, dans la modeste maison de la sœur oblate Virgilia, laquelle fut bien étonnée de ce concours.

Le nouveau grand-duc Ferdinand voulait être sage, raisonnable, utile au bonheur de ses sujets, il voulait surtout bannir l’intrigue de sa Cour. Il trouva, en arrivant au pouvoir, que la plus riche abbaye de femmes de ses états, celle qui servait de refuge à toutes les filles nobles que leurs parents voulaient sacrifier à l’éclat de leur famille, et à laquelle nous donnerons