palais. À ce moment, Jules, qui ce soir-là était bien accompagné, se trouvait à vingt pas de lui, collé contre un arbre. Hélène, penchée sur son balcon et tremblante pour son amant, entama aussitôt une conversation à très haute-voix avec son frère, qu’elle entendait dans la rue ; elle lui demanda s’il avait tué les voleurs.
— Ne croyez pas que je sois dupe de votre ruse scélérate ! lui cria celui-ci de la rue, qu’il arpentait en tous sens, mais préparez vos larmes, je vais tuer l’insolent qui ose s’attaquer à votre fenêtre.
Ces paroles étaient à peine prononcées, qu’Hélène entendit sa mère frapper à la porte de sa chambre.
Hélène se hâta d’ouvrir, en disant qu’elle ne concevait pas comment cette porte se trouvait fermée.
— Pas de comédie avec moi, mon cher ange, lui dit sa mère, ton père est furieux et te tuera peut-être : viens te placer avec moi dans mon lit ; et, si tu as une lettre, donne-la moi, je la cacherai.
Hélène lui dit :
— Voilà le bouquet, la lettre est cachée entre les fleurs.
À peine la mère et la fille étaient-elles au lit, que le seigneur Campireali rentra dans la chambre de sa femme, il revenait de son oratoire, qu’il était allé visiter, et