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rare que l’air gai soit joint à la majesté.

» Après avoir passé huit années entières, comme pensionnaire au couvent de la Visitation de la ville de Castro, maintenant détruite, où l’on envoyait, dans ce temps-là, les filles de la plupart des princes romains, Hélène revint dans sa patrie, mais ne quitta point le couvent sans faire offrande d’un calice magnifique au grand autel de l’église. À peine de retour dans Albano, son père fit venir de Rome, moyennant une pension considérable, le célèbre poëte Cechino, alors fort âgé ; il orna la mémoire d’Hélène des plus beaux vers du divin Virgile, de Pétrarque, de l’Arioste et du Dante, ses fameux élèves. »

Ici le traducteur est obligé de passer une longue dissertation sur les diverses parts de gloire que le seizième siècle faisait à ces grands poëtes. Il paraîtrait qu’Hélène savait le latin. Les vers qu’on lui faisait apprendre parlaient d’amour, et d’un amour qui nous semblerait bien ridicule, si nous le rencontrions en 1839 ; je veux dire l’amour passionné qui se nourrit de grands sacrifices, ne peut subsister qu’environné de mystère, et se trouve toujours voisin des plus affreux malheurs.

Tel était l’amour que sut inspirer à Hélène, à peine âgée de dix-sept ans,