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gangrenées d’affectations et de vanités de tous les genres, pour pouvoir, de longtemps, fournir des lumières aussi vives sur les profondeurs du cœur humain.



On ne trouvera pas ici[1] des paysages composés, mais des vues prises d’après nature, avec l’instrument anglais. La vérité doit tenir lieu de tous les autres mérites, mais il est un âge où la vérité ne suffit pas, on ne la trouve pas assez piquante. Je conseillerais aux personnes qui se trouvent dans cette disposition d’esprit de ne lire qu’une de ces histoires tous les huit jours.

J’aime le style de ces histoires, c’est celui du peuple, il est rempli de pléonasmes et ne laisse jamais passer le nom d’une chose horrible sans nous apprendre qu’elle est horrible. Mais ainsi, sans le vouloir, le conteur peint son siècle et les manières de penser à la mode.

La plupart de ces histoires ont été écrites peu de jours après la mort des pauvres diables dont elles parlent.

J’ai fait quelques corrections au crayon, pour rendre le style un peu moins obscur,

  1. Ce dernier fragment est daté du 10 mai 1833, et se trouve en tête du manuscrit N° 172. N. D. L. É.