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sous l’œil du tyran qui venait d’opprimer la république et d’en être connu de vue.

Ce n’est donc pas des raisonnements passables qu’il faut chercher dans les archives d’Italie où par protection l’on peut pénétrer aujourd’hui, mais uniquement quelques vers sublimes dans le goût de ceux de Michel-Ange et quelques faits qui jettent un jour singulier sur les profondeurs du cœur humain. Car le gouvernement le plus baroque et le plus infâme a cela de bon qu’il donne sur le cœur humain des aperçus que l’on chercherait en vain dans la jeune Amérique où toutes les passions se réduisent à peu près au culte du dollar.

Parmi les archives, celles où je serais le plus curieux d’être admis si je pouvais passer pour un savant civilisé et inoffensif qui ne cherche que des manuscrits grecs, ce serait les archives des tribunaux tenus par les Évêques dont l’autorité n’a pâli que de nos jours devant l’étoile de Napoléon.



J’avoue[1], que je ne suis guère curieux

  1. Ce second fragment, daté de Rome, Palazzo Cavalieri le 24 avril 1838, se trouve en tête du manuscrit N° 171. Stendhal y a ajouté cette note en surcharge :
    « To the happy few »