ensuite des avocats pour défendre ces hommes !
Tous restaient muets, lorsque Farinacci osa élever la voix.
— Très-saint-père, dit-il, nous ne sommes pas ici pour défendre le crime, mais pour prouver, si nous le pouvons, qu’un ou plusieurs de ces malheureux sont innocents du crime[1].
Le pape lui fit signe de parler, et il parla trois grandes heures, après quoi le pape prit leurs écritures à tous et les renvoya. Comme ils s’en allaient, l’Altieri marchait le dernier ; il eut peur de s’être compromis, et alla se mettre à genoux devant le pape, disant :
— Je ne pouvais pas faire moins que de paraître dans cette cause, étant avocat des pauvres.
À quoi le pape répondit :
— Nous ne nous étonnons pas de vous, mais des autres.
Le pape ne voulut point se mettre au lit, mais passa toute la nuit à lire les plaidoyers des avocats, se faisant aider en ce travail par le cardinal de Saint-Marcel ; Sa Sainteté parut tellement touchée, que plusieurs conçurent quelque espoir pour la vie de ces malheureux. Afin de sauver les fils, les
- ↑ Très bien. Le Pape supposait le crime prouvé. Ce qui était en question. (Note de Stendhal sur le manuscrit italien.)