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maltraité par son père, qui ne lui donnait aucun secours, chose d’autant plus sensible à Giacomo qu’il était marié et avait six enfants. On choisit pour s’assembler et traiter des moyens de donner la mort à François Cenci l’appartement de monsignor Guerra. L’affaire se traita avec toutes les formes convenables, et l’on prit sur toutes choses le vote de la belle-mère et de la jeune fille. Quand enfin le parti fut arrêté, on fit choix de deux vassaux de François Cenci, lesquels avaient conçu contre lui une haine mortelle. L’un d’eux s’appelait Marzio ; c’était un homme de cœur, fort attaché aux malheureux enfants de François, et, pour faire quelque chose qui leur fût agréable, il consentit à prendre part au parricide. Olimpio, le second, avait été choisi pour châtelain de la forteresse de la Petrella, au royaume de Naples, par le prince Colonna ; mais, par son crédit tout-puissant auprès du prince, François Cenci l’avait fait chasser[1].

On convint de toute chose avec ces deux hommes ; François Cenci ayant annoncé que, pour éviter le mauvais air de Rome, il irait passer l’été suivant dans cette forteresse de la Petrella, on eut l’idée

  1. Voici un châtelain qui ne dédaigne pas de se venger de ses propres mains. (Note de Stendhal sur le manuscrit italien.)