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Sous Paul III, temps où l’on pouvait encore parler avec une certaine confiance, beaucoup disaient que François Cenci était avide surtout d’événements bizarres qui pussent lui donner des peripezie di nuova idea, sensations nouvelles et inquiétantes ; ceux-là s’appuient sur ce qu’on a trouvé dans ses livres de comptes des articles tels que celui-ci :

« Pour les aventures et peripezie de Toscanella, trois mille cinq cents piastres (environ soixante mille francs de 1837) e non fu caro (et ce ne fut pas trop cher). »

On ne sait peut-être pas, dans les autres villes d’Italie, que notre sort et notre façon d’être à Rome changent selon le caractère du pape régnant. Ainsi, pendant treize années sous le bon pape Grégoire XIII (Buoncompagni), tout était permis à Rome ; qui voulait faisait poignarder son ennemi, et n’était point poursuivi, pour peu qu’il se conduisît d’une façon modeste. À cet excès d’indulgence succéda l’excès de la sévérité pendant les cinq années que régna le grand Sixte-Quint, duquel il a été dit, comme de l’empereur Auguste, qu’il fallait qu’il ne vînt jamais ou qu’il restât toujours. Alors on vit exécuter des malheureux pour des assassinats ou empoisonnements oubliés depuis dix ans, mais dont ils avaient eu le malheur de se con-