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ascétiques des papes venus après Luther ; car Léon X et sa cour (1506) suivaient à peu près les principes de la religion d’Athènes.

Le Don Juan de Molière fut représenté au commencement du règne de Louis XIV, le 15 février 1665 ; ce prince n’était point encore dévot, et cependant la censure ecclésiastique fit supprimer la scène du pauvre dans la forêt. Cette censure, pour se donner des forces, voulait persuader à ce jeune roi, si prodigieusement ignorant, que le mot janséniste était synonyme de républicain[1].

L’original est d’un Espagnol, Tirso de Molina[2] ; une troupe italienne en jouait une imitation à Paris vers 1664, et faisait fureur. C’est probablement la comédie du monde qui a été représentée le plus souvent. C’est qu’il y a le diable et l’amour, la peur de l’enfer et une passion exaltée pour une femme, c’est-à-dire, ce qu’il y a de plus terrible et de plus doux aux yeux de tous les hommes, pour peu qu’ils soient au-dessus de l’état sauvage.

  1. Saint-Simon. — Mémoires de l’abbé Blache.
  2. Ce nom fut adopté par un moine, homme d’esprit, fray Gabriel Tellez. Il appartenait à l’ordre de la Merci, et l’on a de lui plusieurs pièces où se trouvent des scènes de génie, entre autres, le Timide à la Cour. Tellez fit trois cents comédies, dont soixante ou quatre-vingts existent encore. Il mourut vers 1610.