à soixante mille piastres effectives qui devaient lui être payées dans le terme de deux années, et cela indépendamment de la dot, de la contre-dot, et de tous les joyaux et meubles qui étaient en son pouvoir. Le prince Orsini avait ordonné, par son testament, qu’à Rome, ou dans telle autre ville, au choix de la duchesse, on lui achèterait un palais de la valeur de dix mille piastres, et une vigne (maison de campagne) de six mille ; il avait prescrit de plus qu’il fût pourvu à sa table et à tout son service comme il convenait à une femme de son rang. Le service devait être de quarante domestiques, avec un nombre de chevaux correspondant.
La signora Vittoria avait beaucoup d’espoir dans la faveur des princes de Ferrare, de Florence et d’Urbin, et dans celle des cardinaux Farnèse et de Médicis nommés par le feu prince ses exécuteurs testamentaires. Il est à remarquer que le testament avait été dressé à Padoue, et soumis aux lumières des excellentissimes Parrizolo et Menochio, premiers professeurs de cette université et aujourd’hui si célèbres jurisconsultes.
Le prince Louis Orsini arriva à Padoue pour s’acquitter de ce qu’il avait à faire relativement au feu duc et à sa veuve, et se