le second à Padoue, et ce fut le palais Foscarini, sur la magnifique place nommée l’Arena ; il choisit le troisième à Salo, sur la rive délicieuse du lac de Garde : celui-ci avait appartenu autrefois à la famille Sforza Pallavicini.
Les seigneurs de Venise (le gouvernement de la république) apprirent avec plaisir l’arrivée dans leurs États d’un tel prince, et lui offrirent aussitôt une très noble condotta (c’est-à-dire une somme considérable payée annuellement, et qui devait être employée par le prince à lever un corps de deux ou trois mille hommes dont il aurait le commandement). Le prince se débarrassa de cette offre fort lestement ; il fit répondre à ces sénateurs que, bien que, par une inclination naturelle et héréditaire en sa famille, il se sentît porté de cœur au service de la sérénissime république, toutefois, se trouvant présentement attaché au roi catholique, il ne lui semblait pas convenable d’accepter un autre engagement. Une réponse aussi résolue jeta quelque tiédeur dans l’esprit des sénateurs. D’abord ils avaient pensé à lui faire, à son arrivée à Venise et au nom de tout le public, une réception fort honorable ; ils se déterminèrent, sur sa réponse, à le laisser arriver comme un simple particulier.
Le prince Orsini, informé de tout, prit