hâte. Ils le trouvèrent détenu dans la prison de Ronciglione.
Je vois dans le premier interrogatoire de l’abbesse que, tout en avouant sa faute, elle nia avoir eu des rapports avec monseigneur l’évêque ; son complice avait été Jean-Baptiste Doleri, avocat du couvent.
Le 9 septembre 1573, Grégoire XIII ordonna que le procès fût fait en toute hâte et en toute rigueur. Un juge criminel, un fiscal et un commissaire se transportèrent à Castro et à Ronciglione. César del Bene, premier valet de chambre de l’évêque, avoue seulement avoir porté un enfant chez une nourrice. On l’interroge en présence de mesdames Victoire et Bernarde. On le met à la torture deux jours de suite ; il souffre horriblement ; mais, fidèle à sa parole, il n’avoue que ce qu’il est impossible de nier, et le fiscal ne peut rien tirer de lui.
Quand vient le tour de mesdames Victoire et Bernarde, qui avaient été témoins des tortures infligées à César, elles avouent tout ce qu’elles ont fait. Toutes les religieuses sont interrogées sur le nom de l’auteur du crime ; la plupart répondent avoir ouï dire que c’est monseigneur l’évêque. Une des sœurs portières rapporte les paroles outrageantes que l’abbesse avait adressées à l’évêque en le mettant à la porte de l’église. Elle ajoute :