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d’ailleurs n’était connue que par la folle passion d’un brigand, que peut-être elle avait partagée, être mise à la tête d’un couvent où tous les princes romains comptaient quelques parentes ! Mais, pensa la signora de Campireali, on dit que tout procès peut être plaidé et par conséquent gagné. Dans sa réponse, Victoire Carafa donna des espérances à sa fille, qui, en général, n’avait que des volontés absurdes, mais par compensation s’en dégoûtait très facilement. Dans la soirée, en prenant des informations sur tout ce qui, de près ou de loin, pouvait tenir au couvent de Castro, elle apprit que depuis plusieurs mois son ami le cardinal Santi-Quatro avait beaucoup d’humeur : il voulait marier sa nièce à don Octave Colonna, fils aîné du prince Fabrice, dont il a été parlé si souvent dans la présente histoire. Le prince lui offrait son second fils don Lorenzo, parce que, pour arranger sa fortune, étrangement compromise par la guerre que le roi de Naples et le pape, enfin d’accord, faisaient aux brigands de la Faggiola, il fallait que la femme de son fils aîné apportât une dot de six cent mille piastres (3.210.000 francs) dans la maison Colonna. Or le cardinal Santi-Quatro, même en déshéritant de la façon la plus ridicule tous ses autres parents, ne pouvait offrir qu’une