la guerre commence, il faut faire main basse sur tout ce qui se présentera. Vous ne ferez usage, bien entendu, que de vos épées et de vos dagues, le moindre coup d’arquebuse mettrait en rumeur toute la ville, qui pourrait nous attaquer à la sortie. Ce n’est pas qu’avec treize hommes comme vous, je ne me fisse fort de traverser cette bicoque : personne, certes, n’oserait descendre dans la rue ; mais plusieurs des bourgeois ont des arquebuses, et ils tireraient des fenêtres. En ce cas, il faudrait longer les murs des maisons, ceci soit dit en passant. Une fois dans le jardin du couvent, vous direz à voix basse à tout homme qui se présentera : Retirez-vous ; vous tuerez à coups de dague tout ce qui n’obéira pas à l’instant. Je monterai dans le couvent par la petite porte du jardin avec ceux d’entre vous qui seront près de moi, trois minutes plus tard je descendrai avec une ou deux femmes que nous porterons sur nos bras, sans leur permettre de marcher. Aussitôt nous sortirons rapidement du couvent et de la ville. Je laisserai deux de vous près de la porte, ils tireront une vingtaine de coups d’arquebuse, de minute en minute, pour effrayer les bourgeois et les tenir à distance.
Jules répéta deux fois cette explication.